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maelytoto

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21 octobre 2006

La bouffe dans la région de la Union

Dans les villes l'habitude est d'aller dans ces petits restaurants proposant soupe plat thé pour un prix de 3 soles, identique à toutes les enseignes. La majeur partie des clients sont des habitués (surtout des hommes). Ce sont des travailleurs, des écoliers ou des employés résidents en campagne qui ont un compte dans leur boui boui favori. Leur choix se fait sur le renouvellement des menus, la cuisine plus ou moins grasse ou leur relation avec la patronne (les hommes n'y sont que des exécutants). On y sert toujours le fameux Caldo. C'est un jus de cuisson de viande complété de pâtes, de patates, de maïs ou de blé et occasionnellement de légumes. En plat principale la viande n'est que très rarement absente. Il en est de même pour le riz. Dans la région de la Union la truite pêchée dans les torrents est souvent servie frite ou bouillie. Sinon ce sont lentilles, oeufs frits, pièces de bœuf, pomme de terre frite fourrée au fromage, patates à la sauce de cacahuète, Ceviche (poissons et fruits de mer cuits au citron), gratin de patate froid  fourré à la macédoine de légumes au thon ou au poulet qui agrémentent ton riz et ta salade de laitue, tomate et oignon rouge.

En campagne comme à Cahuana par exemple les plats et les boissons sont un peu différentes. Déjà il faut voir la tête de la cuisine. Tout est cuit au feu de bois. C'est pour cela que l'eucalyptus importé d'Australie s'ait imposé sur le territoire péruvien. Il pousse vite, droit et flambe facilement. Ce sont deux briques qui soutiennent les casseroles et un tuyau de fer qui sert à attiser le feu. Tous les murs de la cuisine sont noir de suie. Il est très rare d'avoir des cheminés. C'est soit un trou dans le plafond soit l'interstice entre le toit et les murs qui laissent difficilement s'échapper la fumée du feu. J'ose autant vous dire que je me suis rapidement découragé de donner un coup de main en cuisine après m'être intoxiqué à chaque apparition et après avoir parfumé tous mes vêtements. Il n'existe pas de table en cuisine et encore moins de plan de travail. C'est tout au sol, plat à même la terre ou sur le peu d'étagère qu’il y a. La cuisine renferme par contre quelques sacs de maïs et de pommes de terre. C'est le lieu où l'on mange sur un petit tabouret l'assiette dans les mains avec une cuillère et les doigts.
On se lève vers 4H30 et commence le travail sur le champ le ventre vide. Il faut bien aller chercher du bois pour le feu et un peu de luzerne verte pour les bêtes. Je peux dire que c'est l'une des rares choses à laquelle je n'est pas pu m'accommoder. Le petit déjeuné se prend vers 8H au retour de la Chacra (le champ). C'est en général un plat qui se servirait tout autant pour le déjeuné. Un seul plat lui est spécifique, c'est le lait avec de la Kiwicha (une céréale proche de la Quinoa) avec un peu de cannelle et du sucre de canne, un régal ! On sert durant un peu toute la journée des tisanes de toutes sortes. Le jardin, le champ ou la nature regorgent de plantes ou racines ayant chacunes leurs vertus médicinales. Impossible de revenir des plateaux d'altitudes sans ramener de ces herbes bonnes pour la toux ou celles soignant les indigestions, un mal très fréquent par ici.
Lors du déjeuné servi vers 13H il est rare que le maïs et voir impossible que le riz soient absent. Le premier car c'est la première production locale et le second car il remplit le ventre et qu'il est peu cher. On cultive aussi de façon biologique des fèves (habas), des pommes de terre, des bulbes (l'olluco pe), des oignons, de la Kiwicha, de la Quinoa, du blé mais aussi des arbustes dont les feuilles bouillies s'apparentent à l'épinard ou des courges préparées salées ou sucrées. Les pommes de terre se mangent cuites au jus de viande et quelques fois frites entières. La fève le plus souvent sautée comme le pop corn est bouillie comme les patates quand elle est verte. C'est un vrai régal, dommage que ce n'était pas la saison. La Quinoa est elle utilisée pour les soupes ou des sortes de porridge. Le maïs, primordial, se consomme en Cancha (sauté avec les fèves), en Moté (au bouillon) ou en farine pour faire des pains, la Chicha ou des soupes. Un plat dont ils raffolent est le Moté avec son fromage et son rocoto. Le fromage est toujours le même, très ferme et impossible à faire fondre (Ahhhhhh douce France). Le rocoto est un petit piment que chacun fait pousser dans sa cour. On le broie avec des herbes et de la tomate pour obtenir une sauce qui arrache.

Les viandes agrémentent aussi chaque repas. Elles s’achètent peu ou sinon par bête entière. Les réfrigérateurs et le congélateurs étant encore très peu rependu, elle est soit consommée dans les jours qui suivent soit séchée sur tout ce qui permet de pendre dans la maison. J'ai eu droit à l'abatage d'un cochon en pleine indigestion. Soupe à la tête de porc, cotes frites au petit déjeuné, viande bouillie aux légumes sont autant d'éléments qui ont fait tarder mon mal. La viande a une saveur qui m'était encore inconnue jusqu'à lors. Lors du mariage de Marleni, une des membres de ASOTURS à Toro, un boeuf a été tué. Je ne vous raconte pas mon plaisir la veille des cérémonies quand on a préparé 250 steaks à partir des 4 pattes de la bête. Une vraie boucherie, cotes, tête et abats pendus un peu de partout dans la pièce. Une fois de plus notre opinel savoyard a fait ses preuves! 
J'ai pu aussi goûter à la chaire de notre tendre amis le cochon d'inde. De l'abatage en lui rompant la nuque à la préparation des abats, je n'ai rien voulu manquer. Ce n'est pas tous les jours et encore moins en europe que l'on peut profiter de tout ce que peut nous offrir une bête. Les abats sont préparés frits avec une salade d'oignon. Le reste, surtout de la peau et un peu de viande se font cuire à la broche à la place des casseroles. C'est un plat dont ils raffolent littéralement. Chaque famille, du paysan au professeur, a des cuys dans son jardin et les prépare seulement pour les grandes occasions: anniversaires, fêtes du village etc. À plusieurs reprises ma famille de Cahuana en a envoyé cuits pour Lima par le bus de 6H pour les grands enfants.

Une chose incontournable est la Chicha. Elle te sera offerte en plein village comme en plein champ. Cette boisson traditionnelle est confectionnée à base de maïs. Il faut le laisser un peu germer avant de le faire bouillir quelques minutes finement moulu. Ensuite le liquide va être complété par le double de son volume d'eau claire dans une jarre en terre. Après 3 à 4 jours de macération, adultes comme enfants dès 3-4 ans la consomment comme nous buvons de l'eau. Lors des réunions entre amis c'est par pot en terre de 2L que ce jus amers et corrosif pour les estomacs occidentaux est bu. La finesse du maïs moulu influe sur l'amertume de la boisson. En faisant dorer la farine et en ajoutant du sucre de canne, de la cannelle ou d'autres épices, ont peu arriver à en faire une boisson très agréable. Malheureusement pour moi ces pratiques sont plus à attribuer à des citadins descendants de paysans.

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20 octobre 2006

Ma tache

À mon arrivé à Cotahuasi, la capitale de la province de la Union, une réunion avec les membres d'ASOTURS (l'association paysanne pour le développement d'un tourisme durable) a permis de fixer plus ou moins précisément mes taches. Je travail au sein de cette récente association regroupant différents comités issus des districts de la province. Ces comités rassemblent des personnes investies dans le développement de leur région par un tourisme durable .Pratiquement ils organisent et construisent des structures d'accueils pour futurs touristes. De façon générale ils ont construit des abris, des points de vue, des poubelles et sécurisé des chemins très fréquentés. Il faut savoir que leurs activités dans les champs ne leur laissent que très peu de temps à consacrer pour ce pari sur l'avenir.
Vous allez me dire, mais pourquoi ne sous-traitez vous pas les travaux à des professionnels¿Tout le travail avec les comités est chapoté par Marcela une membre de l'ONG AEDES. Ainsi cette association s'inscrit dans le développement durable de la région. Pour cela le tourisme que l'on essaye de développer s'apparente à de l'eco-tourisme, créateur de revenus d'appoint pour ces paysans. En soi cela n'a rien de compliqué. Un définition simple serait un tourisme proche de l´habitant n'altérant pas leur culture traditionnelle. Donc on oublie le car bourré de gringos, les hôtels aux exigences occidentales et les guides issus de l'université de Lima. En revanche on favorise les logements chez l'habitant, l'utilisation des bus collectifs reliant les différents districts et les guides locaux ayant quittés leurs champs pour suivre quelques séminaires à Cotahuasi auprès de biologistes et de spécialistes d'AEDES.

Mes taches comportent trois aspects : L'enseignement auprès des locaux, un travail de terrain sur les structures touristiques et enfin un travail de communication pour que ces hypothétiques touristes arrivent enfin et exploitent les structures d'accueils. Comme ça cela sonne bien mais la fixation de ces axes à demandé beaucoup d'initiative de ma part. Il faut rappeler que ces membres ne sont pas spécialement habitués à cette projection dans un univers touristique qui reste pour eux encore très théorique. Ainsi tout au long de mon séjour les reines étaient plus que lâches. Mes activités dépendaient énormément de mes initiatives et de ma capacité à susciter l'aide des membres du comité avec qui j'étais . D'après l'expérience d'autres volontaires j'ai cru comprendre que les 20 jours prévus normalement sont plutôt un camp de vacance. Mais les membres du comité avaient d'autre chose à faire que de s'occuper d'une seule personne en cette période de semence avant l'arrivé de la saison des pluies.

Ainsi dès mon premier jour à Cahuana , le premier village où j'ai résidé durant 1 mois, situé à 1H45 de bus et 45min de marche de Cotahuasi, j'ai proposé mon aide aux deux collèges du coin, celui de mon village et celui de la vallée. J'ai donc appuyé les professeurs de Mathématique et d'anglais, lors de leurs Travaux Dirigés pour les uns et pour des travaux de lecture, de prononciation et de vocabulaire pour les autres. Je me suis aussi retrouvé à devoir m'improviser professeur quand les originaux étaient absents où pour les petites classes dans lesquelles je faisais des sensibilisations à l'anglais ou au français. Les écoliers en raffolent. Entre l'aide fournie à Cahuana et à Alca 200m d'altitude plus bas je me retrouvais avec plus d'heures de cours que j'ai peu en avoir à l'université en Allemagne !Toutes mes soirées n'étaient pas non plus libres. Je donnais quelques cours de langues aux membres du comité, mais c'est certainement les jeunes filles du village sollicitant mon aide pour des exercices de mathématique ou d'anglais qui ont le plus fait appel à ma patience pour ces cours particuliers improvisés.

Le second aspect de ma tache est le développement des structures touristiques du lieu.
Ainsi dans l'optique d'offrir de la meilleur façon qu'il soit ce bijou de la nature à des gens qui se donnent la peine de l'apprécier en y consacrant le temps nécessaire, j'ai cru bon développer le réseau de chemins pédestres de mon district. Ceci sera un aspect qui nous différenciera des autres canyons. En plus c'est en accord avec un tourisme de petite échelle respectueux des lieux. Concrètement cela passe par le marquage des chemins menant aux lieux touristiques, par l'estimation des temps et de la difficulté de parcours ainsi que par la cartographie de ces chemins sur le peu de support géographique que l'on peu trouver .Je me suis donc retrouvé à partir pour des randonnées de 8 à 11H à l'assaut de lagunes, de bains thermaux et de ruines situées entre 3000 et 5000m d'altitude armé de ma carte, mon stylo, mon pinceau, mes jumelles et de mon GPS. L'objectif final est d'offrir une carte diversifiée convenant au plus grand nombre de marcheurs. Cette tache nature avait un grand aspect ludique. Je me suis retrouvé dans les pâturages des lamas sur les plateaux d'altitudes accompagné d'une charmante guide et d'un âne, campant dans des maisons de pierres en toit de chaume. La recherche de nouvelles voies et la rédaction de textes descriptifs des balades me procurèrent aussi une grande satisfaction.

Depuis le début je vous parle de tourisme par les infrastructures, les lieux mais je n'ai pas pu dire un mot sur les touristes simplement parce qu'il n'y en a pas ! La raison est simple, il y a actuellement un manque important de communication touristique .Ceci est en parti voulu par l'organisation AEDES car elle préfère que les comités se mettent en place, développent et homogénéisent leurs structures dans une ambiance sereine. Mais enfin bon ce n'est pas avec des hypothétiques touristes que l'on apporte les financements nécessaires au développement des structures et la quantité des volontaires finançant exclusivement les comités n'est pas non plus importante et encore moins régulière.
Ainsi je me suis lancé dans des taches de communications sur deux fronts. Le premier est la création d'un " menus " touristique sur le site Internet de ASOTURS (l'association des comités). Alain, un employé de AEDES, est chargé de sa confection et il le fait très bien. Mais ce n'est pas les informations sur l'organisation et le fonctionnement de l'association qui feront venir les touristes. Je m'attèle donc à rédiger des textes touristiques et d'informations pratiques en espagnole, français et anglais afin que nos futurs visiteurs puissent organiser leur voyage depuis leur confortable siège en occident. Pratiquement j'ai pris l'exemple du Routard pour constituer des articles articulés de la même manière : Infos touristiques, infos pratiques, où manger, où dormir, comment s'y rendre, festivités le tout  agrémenté de photos perso. Je me suis aussi chargé de la traduction en anglais de certaines pages du sites, merci Babelfish !Mon travail de référenciation et de description des randonnés de chaque district (j'ai séjourné dans deux différents, Alca et Toro) sera lui présenté à part dans un menu spécialisé.
Le deuxième front sur lequel j'ai travaillé est d'envoyer des informations aux supports papiers que les touristes utilisent pour organiser leurs voyages. Je suis donc rentré en contact avec le Rourard et le Lonely Planet pour me faire gentiment remercier par une réponse automatique : bien évidement nous prendrons vos remarques en considération lors de la prochaine rédaction…..Etant donné l'état des choses je croise les doigts et ai confectionné pour les deux guides un document dont la structure est la plus proche possible de la leur. J'espère qu'ainsi, voyant que je leur ai mâché le travail , ils intégreront un article sur le canyon du Cotahuasi tout comme il en existe déjà un sur le canyon de Colca.

18 octobre 2006

Festivités dans la région de la Union

De manière générale les péruviens ont beaucoup de fêtes à leur calendrier. On peut y lire que tous les 4 à 5 jours se fêtent soit la police, l'armée, l'étudiant, le professeur, l'enfant , la mère , le municipalité et  j'en passe. Par exemple pour la fête de l'étudiant les écoliers du collège d'Alca se font offrir un déjeuné cuisiné par les professeurs, un tournois sportif et une sortie à  la rivière entre autres. Vis versa le jour du professeur ce sont les élèves qui cuisinent et montent des petits projets (pour le dire à  l'européenne) comme des spectacles, des cadeaux etc.
Les festivités les plus importantes dans le monde paysan sont certainement les 2 ou 3 fêtes annuelles qui se tiennent dans leur village. Toutes sont dédiées à  un religieux et l'une d'entre elles sera la fête patronale. Leurs croyances les plus apparentes se portent sur des saints ou des vierges. Le 24 septembre dernier j'ai pu vivre la fête patronale de mon village Cahuana. Celle ci est dédiée à  la vierge Mercedes. Les festivités commencent le samedi, ce qui n'est pas une règle en soi. Elles sont ouvertes par une messe en l'honneur de la vierge en question. De 11H à 12H se tient la procession qui ne rassemble qu'une petite partie du village .Une sortie de la vierge est effectuée accompagnée de tout l'auditoire et de la musique de la fanfare. S'en suit devant l'église sur la place principale au pied du cèdre centenaire des discussions avec des membres de la municipalité pour médiateurs. Il s'y recense les volontaires pour prendre en charge les frais de la fête de l'année suivante. En effet ce sont des familles qui se proposent pour financer et organiser chacune des taches suivantes: La fanfare présente durant 4 jours, la corrida de taureau et la nourriture le soir du bal. Par exemple une famille fait les démarches pour trouver les musiciens  qui animent la fête presque sans interruption. Ils sont logés chez les organisateurs, accompagnent quelques un de leurs ôtes dans le village ,jouent dans leur cour et jouet pour les manifestations de la fête. C'est donc 4 jours durant que les 6 membres de cette famille n'arrêtent pas de se dandiner. Ils sont vêtus de draps synthétiques acheter en ville ornés de dessins de taureaux ou en habits traditionnels avec une écharpe sur laquelle sont accrochées de vielles pièces de monnaie en ses bords. C'est aussi cette famille accompagnée d'une partie de l'orchestre qui à  la fin de la messe initie la fête en arrivant en dansant et en faisant le tour de l'église. Elle sort complétée du reste de la fanfare, d'une harpe et de l'auditoire pour aller de maison en maison afin d'y communiquer la bonne humeur.
À la sortie de la place on peut aussi retrouver les professeurs vendant gélatine, sandwich et beignet entourés des enfants du village. C'est avec ces uniques fonds crées par la recette des ventes que le matériel scolaire peu être acheté. Pour le reste de cette première journée, la fête se continue de façon plus anonyme. Seul une boom avec une sono est organisée par les écoliers de secundaria (12-16 ans).

C'est le lendemain matin qu'a lieu l'évènement le plus attendu de la fête : la corrida. Une fois de plus c'est la même famille qui initie les festivités en apportant en dansant les drapeaux qui servent de cocarde autour du cou des taureaux. Fierté à  celui qui pourra ramener le précieux fanion en sa demeure. C'est sur la place de l'église au pied du cèdre que les hommes s'exercent à défier la force du taureau en  recourant à la ruse. Quoi que, à  voir si certains toreros ivres aient un semblant d'intelligence ou si ce n'est pas seulement la bête qui ne fait pas preuve de beaucoup de jugeote. Enfin bon. Jeunes et adultes prouvent leur bravoure que ce soit à la lichlla (tissu traditionnel) ou au lasso pour pouvoir changer de bête. Certains hommes titubants, surtout des jeunes, s'illustrent par leur inconscience pendant que certaines femmes le font par leur agilité et leur courage. La place peu appropriée pour ce type d'utilisation ne pouvait pas accueillir plus de monde sur ses murs d'enceinte. Le cèdre sauve plus d'une fois la vie de certains vaillant et nous offre d'amusantes parties de jeu du chat et de la souris.
De nombreux caballeros sont montés de la vallée à cheval et les ont parqués à l'entrée pour observer les jeux tel que la corrida ou le rodéo sur dos de taureau. Ils se distinguent des paysans de Cahuana par leur large chapeau de paille. Après les 17 taureaux et avec l'hétérogénéité des toréadors, la musique ne suffit plus à me faire rester.
Le soir la fête se fini par un bal avec fanfare et nourriture. Les enfants jouent à la balle dans la poussière lorsque les plus vieux s'enivrent. Malheureusement la fanfare n'arrive pas à  m'entraîner dans des danses qui à 22H n'avaient pas encore commencé.

Une autre occasion de faire la fête sont bien entendu les anniversaires. Je n'ai pas l'habitude de crier sur les toits lorsque le jour de ma naissance approche, mais là  comme Eustachio le père de ma famille d'accueil avait le sien 3 jours après le mien j'en ai profité pour glisser un mot sur le sujet .Ainsi mercredi 20 au soir nous fêtons avec les voisins nos deux anniversaires. L'évènement est surtout marqué par un grand repas qui se prépare dès le milieu de l'après midi. Les ingrédients ne varient pas énormément de l'habitude, c'est surtout la quantité et la diversité des plats préparés qui marquent le coup. L'invité spécial de la fête est bien entendu le cuy (notre cher cochon d'inde). Fraîchement tué il se prépare à  la broche dans cette cuisine très très rustique au feu de bois et aux pierres accueillant les ustensiles de cuisine. Ainsi pommes de terre, olluco(bulbe), purée de Fejol (fayots), riz et courge accompagnent le ¼ de cuy ou l'entier auquel ont droit les heureux qui fêtent leur anniversaire. Donc dès 18H on se fait littéralement craquer la panse. Pour essayer de faire passer le tout les cruches en terre de Chicha s'enchaînent. Les gens de passage se font offrir spontanément un plat ainsi qu'une cruche de cette boisson traditionnelle.
La soirée se poursuit par la prise de photos et un concours de chapeau fleuri. Les hommes en raffolent tout autant que les femmes.  Embrassades distantes et souhait de 1000 de vie sont suivis de la musique. DJ Melania ( la petite fille à l'amphore de Chicha) programme les classiques péruviens. Je me fais entraîner par Soyla la maîtresse de maison dans une danse digne de mes rocks parisiens les plus endiablés ! Pendant ce temps la Chicha coule à  flot mais je ne vois pas une goutte d'alcool dans cette famille en dehors du punch ayant lancé les festivités.

La nuit pour moi se passe un peu plus mal, je chope la pire indigestion de ma vie. Trop confiant en la robustesse de mon estomac j'ai bus de la Chicha sans modération. Et ce maïs fermenté est pire que n'importe quel plat ou eau que j'ai pu rencontrer durant mes 3 mois en Amérique du sud. J'ai appris après coup que le mélange avec le lait frais de mes pains perdus fait des ravages. J'ai nécessité pas moins d'une semaine et demi pour m'en remettre. En même temps un grippe et l'abatage du cochon 3 jours plus tard ne me facilitèrent pas la tache , gourmant comme je suis ;-)

17 octobre 2006

L'ONG AEDES

AEDES ( Asociacion Especializada para el Desarollo Sostenible) , cette ONG se consacre à l'appuie des populations paysannes dans la province de la Union pour développer durablement leur région .L'organisation compte une trentaine de membres .Ils sont repartis entre deux sites: Arequipa et la Union .Arequipa doit regrouper au alentour de 5 membres dédiés à des travaux de communication externe .L'environnement que je connais le mieux est celui que je côtoie dans le canyon de Cotahuasi .

Les employés appartiennent à différents domaines .Une partie d'entre eux sont des scientifiques qui se consacrent à la flore et à la végétation de la région pour rédiger des rapports de population etc .D'autres se dédient au développement industriel en relation avec l'activité principale de la région qui est l'agriculture .Le projet majeur étalé sur 6 ans est la construction et l'aide à la gestion d'une usine de transformation des céréales comme la kiwicha et la quinoa pour un export à petite voir grande échelle .Un support logistique et un accompagnement important de ces populations très peu formées au commerce extra provincial est fait .Concrètement l'organisation les aide dans la mise en relation et les négociations avec des distributeurs nationaux et internationaux pour la vente de leurs produits bio et sensibilise les paysans à l'intérêt d'une certification .
Certains membres sont des spécialistes dans la gestion de cette denrée si indispensable dans la région :l'eau .Un autre aspect de leur activité est tout ce qui touche à la promotion et la mise en valeur du territoire de la Union .Ainsi ce sont eux qui ont réalisé tous les posters touristiques sur les districts et la province .
Certains des membres préparent le tourisme dans les localités .Cela passe par l'appui à la création de l'association ASOTURS avec laquelle je travaille .Celle ci regroupe les comités touristiques de chaque district. Ce sont ces comités constitués exclusivement de paysans et de professeurs qui pratiquement mettent en place des structures d'accueil proches de l'habitant comme des chambres d'ôtes, des tables d'ôtes, des poubelles, des abris etc. Les membre exécutifs étant tous des agriculteurs, cette association est pour eux une expérience nouvelle et très formatrice .La majeur partie des personnes investies sont des femmes regorgeant de volonté et d'optimisme.
La dernière tache d'AEDES que je pourrais citer est en rapport avec la formation des populations locales. Par exemple les chercheurs et ingénieurs offrent des cours aux guides locaux issu chacun des comités touristiques ASOTURS, les agronomes proposent leurs services pour des formations dans l'institut de Cotahuasi (l'équivalent des BTS en France) ou encore certain employés donnent des cours d'informatique dans les lycées de la province.

70% des employés ne sont pas en CDI mais en CDD de 1 an renouvelable à souhait. On compte aussi actuellement un doctorant péruvien et un stagiaire hollandais réalisant ses travaux en hydrologie .Et tout ce beau monde est logé sur place en dortoir .C'est boulot boulot et une fois par mois 8 jours de repos pour rentrer chez soi. Il n'existe qu'un petit plaisir, c'est la partie de foot dominicale où il est de bon ton d'être présent.
Dans la province de la Union les effectifs sont repartis sur deux sites, l'un est à Cotahuasi et l'autre à Tomepampa. Le second se dédit plus au travail de terrain et l'autre au reste .Il y règne une ambiance un peu communautaire , normal tout y est mis en commun...Les déplacements se font en moto ou avec les bus collectifs (quand ils partent  à l'heure), normal ! la coccinelle rouge de l'organisation ne fonctionne plus! Les repas se font exclusivement dans les bouis bouis du coin où ils détiennent tous un compte. Leur choix repose sur le renouvellement du menu, la cuisine plus ou moins grasse ou simplement leur relation avec la patronne (les hommes n'y sont toujours que de simple serveurs…). Il n'y a pas meilleur indicateur que ces habitués.

Comme toute ONG AEDES obtient ses financements par le soutient d'organismes péruviens et internationaux. Actuellement un Club Hollandais et les Nations Unies sont leurs principaux financiers. Vous pourrez trouver plus d'information sur le site www.aedes.com.pe .

16 octobre 2006

Les transports dans la province de la Union

Cette province grande comme un département français ne comporte que 10 000 habitants dont quasi la moitié est localisé dans la capitale Cotahuasi. Pour le reste il existe une vingtaine de villages de 50 à 1500 habitants repartis un peu de partout sur le territoire. La majeur partie d'entre eux se trouvent le long du fleuve Cotahuasi. Cependant il n'est pas rare d'observer au loin sur les plateau situés à 4500m d'altitude un petit regroupement de maisons auxquelles se rend seulement un chemin sillonnant le flanc de la montagne. Sinon des pistes relient une grande partie des villages mais cela n'est pas une chose très récente. Par exemple le village Toro qui compte 1500 habitants dans lequel je me trouve actuellement n'est desservit que depuis 5 ans. Auparavant c'était 3H de marche et 1500m de dénivelé pour tout commerce avec l'extérieur. Les moyens de transport dit rapides dans la région sont donc très récents et n'existent pas de partout.

Un petite minorité de famille détiennent une voiture. D'ailleurs en général c'est soit un pick up soit un mini bus Toyota un peu déglingué qu'ils utilisent comme outil de travail. Certain ont même réhabilité de vieux Dodge, un vrai retour dans le passé. Il existe un grand axe avec des passages toutes les heures de 7H à 18H. Il dessert les villages de la vallée entre Cotahuasi et Alca. Il existe normalement des heures de passage mais les chauffeurs ne savent pas se tenir à une horaire. Ainsi plus d'une fois je me suis retrouvé à attendre mon combi 1H30. Sinon pour se rendre aux différents villages il faut soit se lever tôt soit s'armer de patience. Dans le meilleur des cas il y a un ou deux départs par jours et ce n'est pas rare que ce soit à 2 ou 5H du matin..... Pour certaines localités c'est plutôt du genre un départ par semaine ou 5H de marche pour se rendre à un axe sur lequel passe régulièrement un combi. Le pire est que les chauffeurs n'en font un peu qu'à leur tête. Ainsi les horaires sont à plus ou moins 1H près et si tu le loupes ça peut être 2 jours d'attente...... En deux mot j'essaye de m'armer de patience mais il m'arrive de craquer. Du genre pour me rendre à Toro la combi étant parti en avance et ne voulant pas attendre 2 jours de plus je me suis fait déposer avec des amis sur le plateau pour descendre ensuite à pied. Estimation de la descente de la part du chauffeur 1H30. En faite c'était plutôt 3H, la nuit nous rattrape, mes compagnons de voyage n'ont pas de lampe, l'un tombe et se ruine la cheville. Il a donc fallu descendre 1500m d'altitude puis en remonter 1000 avec une mule nous même chargés comme des mulets. Au final marche de nuit de 17H à 2H, une cheville broyée et tout ça car le chauffeur ne sais pas tenir une horaire.......(la je craque un peu ;-))

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16 octobre 2006

L'alcool dans la région de la Union

L'alcool fait parti intégrante de la culture des paysans. On peut distinguer la boisson traditionnelle qu'est la Chicha des alcools forts comme le Pisco de Canne ou de Raisin, le vin dans certaines régions productrices ou encore la bière. Il existe aussi une consommation importante d'alcool très fort comme la Canne à double distillation (96°) ou l'alcool médical coupés avec des boissons gazeuses. Lorsque des propriétaires de champs embauchent de la main d'œuvre à la journée (pour 15s / 3.5 e) ils fournissent la nourriture et abreuvent littéralement de Chicha. Cette boisson est faite à base de mais broyé fermenté. Son taux d'alcool ne dépasse que très rarement les 2-3° mais il est fréquent que l'on y rajoute le petit schuss d'alcool pur qui t'achève à la fin de la journée. Comme dans tout pays les occasions de prendre un verre sont les bien venues. Cependant en campagne la raison ne retient que très rarement les hommes. En fin de journée un homme sur quatre est bien éméché. Au quotidien la Chicha est bue par tous dés le plus jeune age. Lors des toasts il n'est pas rare que la bière, boisson chère de fête, soit proposée aux enfants dés 7-8 ans. Cette consommation abusive d'alcool ne choque personne et se fait de façon ouverte, l'enfant au bras. Un exemple flagrant est l'apologie qui est faites à ces boissons lors des fêtes les plus importantes des villages. Dans l'aréne des corridas les hommes ouvrent fièrement et démonstrativement leurs bouteilles et en consomment le contenu comme une boisson d'invincibilité et de courage face aux taureaux. Indéniablement le courage et la maturité de l´homme sont raccrochés à la consommation d'alcool et cela dés le plus jeune age.
21 septembre 2006

Arequipa et son Misti’K volcan

C’est complètement de biais que je débarque à Arequipa au petit matin. Tous les arrêts intermédiaires pour faire monter des passagers entre les villes de Cuzco et Arequipa sont autant d’occasions de se faire réveiller après un sommeil difficilement trouvé compte tenu du froid .Un jeune péruvien de Lima me prend sous son aile et nous partons ensemble pour le centre .Je me dégote un Hospedaje sympa logé dans d’anciennes écuries près du centre colonial, je ne vous raconte pas la hauteur des plafonds.

Comme j’ai pu le vérifier par la suite sur un calendrier scolaire, les péruviens ont  quelque chose à fêter tous les 3-4 jours .Celui de mon arrivée c’est la police que l’on fête .C’est sur la place principale avec la douce chaleur du soleil montant que je regarde ce défilé le sourire au coin des lèvres en constatant la multitude de phase ;-). Ahhh cette place principale fut l’objet de bien des squats seul ou accompagné .La municipalité y encourage l’alimentation d’oiseaux appelées « palomba » .Ainsi un employé municipal vend des graines aux enfants qui se font un plaisir d’essayer d’attraper ces…vulgaires pigeons .Ils ne savent pas ce qui les attendent !Cette place est vraiment un lieu de vie, du matin 6H avec les ivrognes de la veille aux amoureux du soir .Elle est véritablement plus personnelle que celle de Cuzco, il y fait bon lire te écrire.

Ma recherche d’un chapeau et d’un couteau me fit bourlinguer dans différents quartiers populaires de la ville .Ainsi le marché central et les quartiers avoisinants le centre n’ont plus de secrets pour moi .C’est une ville très étendue. On se retrouve très facilement à faire 15 min de taxi pour se rendre à un combat de coq par exemple…Et oui j’avais cette idée derrière la tête depuis pas mal de temps et je l’ai concrétisée samedi soir avec une allemande de la Sare rencontrée en rentrant du Canyon de Colca .Cet environnement de paris est vraiment très intéressant, c’est une institution là-bas .Chaque samedi et dimanche du mois à son coliseum réservé. Les éleveurs sont en fait des passionnés (j’y ai rencontré le patron d’un magasin de mon quartier) .Le publique paye sa place plus au moins chère selon la proximité de l’arène, et gratuit par mes dames (ça ne fait pas un grand manque à gagner…) .La bière et le pisco coulent à flot entre quelques parieurs en transe et un tas de coq en sang sur l’évier à coté des boxes longeant l’extrémité haute de l’arène .Les paris se font par personnes interposées .Chacun choisit un des deux coqs, la mise est payée par le perdant au gagnant. Nous étions assurément les seuls gringos de l’assemblée constituée apparemment  de gens de toutes origines. Il y avait même des cols blancs ! Notre fin de soirée se fait près de la place Saint François .Un concert privé au pied de l’église avec un chanteur dansant avec les mamies nous accueille en cette froide soirée .Les gens étaient assurément ravis de notre compagnie et nous coffrèrent sourires et boisson chaude .Notre retour par la rue Saint François, le coin où il fait bon sortir le samedi soir nous confirme le fonctionnement un peu autoritaire du pays .Il y a presque autant de policiers que de civils et certains même en carapace anti-émeute.

Le lendemain une ascension importante m’attend .Départ 8H pour me rendre avec une agence au pied du volcan dominant la ville, le fameux Misti .Et oui, malgré ma persévérance je n’ai pas réussi à organiser cette expédition seul .Dans le 4*4 je retrouve Guillaume, un suisse de Lausanne rencontré une première fois à Cuzco dans mon Hospedaje et une seconde fois à la Croix du Condor dans le Canyon de Colca .La ballade commence easy, on grimpe de 3500 à 4600 en 4-5 heures .L’ascension de fait sur des versants arides puis totalement dénudés .La marche sur le sable n’est pas des plus agréables, fait deux pas tu reculeras de trois .Nous arrivons au campement les tentes déjà montées du groupe précédent, nous n’avions finalement que les 5L de flotte et notre équipement à porter .Une fois le couché de soleil sur Pichu Pichu, le volcan Chachani et Arequipa observé, c’est au dodo à18H30 .Et oui il fallait bien ça car c’est à une heure du matin que Thèo notre guide nous réveille au maté .Arequipa toute éclairée et surplombée d’une lune pleine finie de nous faire ouvrir les yeux .L’ascension commence à 1H30 chargé de biscuit et d’eau et continue jusqu’à 5H30 pour ma part .La montée progressive de la lumière et les couleurs de la cime se dévoilant à moi me donne la volonté nécessaire à gravir les derniers mètres de ce sommet de 5825m avant la sortie du soleil .Je profite de la solitude et de la plénitude des lieux en attendant le reste du groupe .Nous trois réussissons ce combat contre nous même, certain plus méritant que d’autres .Quelques photos et on redescend, à force je commençait à me geler sérieusement les pieds, c’est que ça souffle là haut !

Notre monté de 8H est avalée en 1H15 .Mieux que le téléférique : une descente de sable fin de 5700 à 3700 m .On se serait cru marchant sur un nuage le regard fixé sur la vallée, époustouflant .C’est les jambes lourdes que nous nous retrouvons, Guillaume, Olivier et moi autour d’un « ceviche »(poissons et fruits et mer cuits avec l’acidité du citron) pour fêter notre ascension .C’est ainsi que nous nous retournons à notre propre route, le corps vidé mais la tête forte de cette épreuve pour laquelle nous avons été justement récompensés.

19 septembre 2006

Les ruines de Choquequirao

J'ai du essuyer une petite galère sympa pour me rendre jusqu'à Cachora, le lieu de départ de la ballade (transport dans le coffre pe). Départ aux (moyennes) aurores (7H30) tout feu tout flamme, motivé pour avaler le maximum des 32 km jusqu'au site.

Sur le chemin, ce sont surtout les locaux que je croise, que ce soit les écoliers rentrant de leur périple scolaire ou les paysans m'indiquant spontanément le bon chemin (apparemment pas celui que je suivais:-)). Les 1500 m de dénivelé négatifs d’une traite te bouffent gentiment les jambes. Mais c'est sans parler des 1500 autres qui t'attendent mais cette fois ci vers le haut .C'est par un environnement sec arboré en certains endroits de foret d'un lugubre à faire dresser les cheveux sur la tête que je descend vers le fond de la vallée. La compagnie de petits moucherons sus sang dès lors que l'on arrête de marcher rend la pause déjeuner très mouvementée. Les premiers 600 m de montée raide en plein cagnard m'ont lynché et obligé d'enchaîner les pauses, et dieu sait que je n'aime pas ça! Ce sont certainement les 18kg de mon sac qui m'ont imposé une sieste après ces 2 H de grimpette. Le proprio du lieu me voyant sur la tangente m'offre spontanément un coca, l'objet de son gagne pain. Enfin bon, sentant le site accessible, je m'enflamme et repart de plus bel. L'altitude augmentant, le paysage se met progressivement à changer. L'atmosphère s'humidifie et la végétation verdie pour laisser apparaître de plus en plus de fleurs. C'est par un chemin un peu raide que j'arrive au camping des ruines de nuit vers 19H pour y planter ma tente sous les étoiles, petit défi perso relevé.

C'est à 5H30 que je commence la visite des ruines, là d'un coup les visites ne me saoulaient plus......C'est désormais dans la forêt vierge que j'évolue de part les ruines d'habitations et de places et monuments religieux. Quel plaisir de constater à 9H que seules mes traces marquèrent le chemin du site, seul avec les oiseaux pour fouler ces pierres centenaires. Le retour se fait plus facilement avec la brise de cette journée couverte. La fin de la journée m'offre un soleil au couchant illuminant les cimes enneigées environnantes de leur couleur chaude. Mais cela ne m'empêcha pas d'arriver à Cachora à 20H le pied droit défoncé (je vous défie de chopper une ampoule sous le talon!) et les jambes tremblantes.

16 septembre 2006

Le fameux Machu Pichu, il se mérite…..

Il existe différentes possibilités pour se rendre au MP utilisant pour la plupart le même moyen de locomotion : le train (j’en connaît un qui s’en satisferait…).Et il y en a pour toutes les bourses .La solution plus roots par le bus : départ 20H pour Santa Maria changement 2H pour Santa Teresa puis passer la petite rivière après le bosquet et le téléphérique pour choper le bus B duquel on descend à Hydroelectrico après 1H de trajet pour continuer à pied pendant 2H jusqu’à Aguas Calientes au pied du MP aura finalement été écartée faute de temps mais certainement pas d’envie .Nous nous satisfaisons de nos billets de train Ollantaytambo <->Aguas Calientes durement obtenues à 7H du mat à la gare (et vous savez comme c’est chaud dans une vie de citadin…). Départ prévu mercredi soir 20H de O. et retour vendredi 6H.

Ce départ excentré du train nous permet de passer en bus dans cette partie de la vallée sacrée de l’inca que nous ne connaissons pas .C’est avec les explications de ma voisine allant retrouver sa mère à Urubamba que nous traversons Chinchero et descendons dans cette vallée fertile au pied d’un glacier .Les parcelles multicolores se succèdent ainsi qu’un site d’altitude d’où jais de l’eau salée créant des salines exploitées par l’homme! Nous profitons du changement à Urubamba pour faire des emplettes pour les piques niques des jours à venir. Tout cela en compagnie de ma voisine de voyage qui se fait un plaisir de nous prendre sous son aile .Nous découvrons un fruit qui ne pousse que dans cette vallée. Pour le nom arrache toi avec le Quechua. Un indice : ça fini toujours en « a ».Nous prenons le train après un petit resto (la cuisine est toujours trop salée dans ce pays !). Full de touriste comme ils disent, tous dans les wagons pour les étrangers lorsque les locaux ont leur voitures identiques avec un wagon à bestiaux en bout de rame pour les nombreux bagages .C’est en plein cœur d’Aguas Calientes que nous arrivons, encadrés par des hôtels à 2m de nos têtes. Sur la place d’armes c’est la foire aux chambres d’hôtel. Il nous est facile d’obtenir un bon prix.

Après un réveil aux aurores auquel nous ne sommes décidément pas habitués nous entamons l’ascension de 2H pour le MP. C’est dans une ambiance tropicale avec 30º et 90% d’humidité que nous grimpons suant à grosse goutte sur le chemin partant de Puentes Ruinas. Les premiers rayons de soleil se heurtent à la brume épaisse s’élevant de la vallée .Par chance quelques interstices dans les nuages nous permettent d’apercevoir un peu de cet environnement escarpé jusqu’alors fréquenté uniquement dans l’obscurité de la nuit. C’est donc sous deux trois goûtes avec un temps maussade que nous franchissons la porte d’entrée du site, présentant nos cartes d’étudiants d’une main tremblante….Bon bah là normal, on marche cherchant à rejoindre le site tant de fois admiré sur les photos, on avait trouvé l’ascension tellement courte ! Et là quelle satisfaction lorsque l’instant d’un battement de cil les nuages nous offrent un répit et se découvre à nous en contrebas toute l’étendu du site .Après cet instant ayant empli notre cœur de chaleur, la température autrement plus basse de nos extrémités nous rappelle qu’il caille !La disposition sur la crête du site nous expose à des vents forts froids que la pluie nous rend encore plus désagréable. Une pause café chaud est votée à l’unanimité. Ca passait vraiment crème….

Une fois nos esprits repris nous contractons un guide pour une visite de 2-3H. Après avoir vécu les ruines presque vides les voila submergées de smarties déambulants sur les marches (tous les touristes étaient équipés de ponchos sac plastique de toutes les couleurs achetés à l’arrache). Vous pourrez trouver les explications sur les ruines sur le site du ministère de l’économie et du tourisme du pérou. Nan c’est bon, regardez les photos (si ce n’est pas déjà fait), j’y ai joint des descriptions. Après un pique nique à la saveur toute particulière sur ces cimes mythiques, nico et moi entreprenons la montée du Wayna Pichu, le pic surplombant la citée. C’est une ascension des plus ardues .Un restaurateur ayant travaillé dans le service de sécurité du site que j’ai rencontré par la suite à Cachora me raconta que des touristes perdant connaissance y ont fait des chutes mortelles de quelques centaines de mètres. Sur le coup on ne le savait pas mais on pouvait s’en douter fortement. Notre passage par des postes de garde et des terrasses ne sont que des prémices à la vue nous attendant au sommet. Ensuite descente infernale 300m plus bas jusqu’au temple de la lune. Le sentier planté en pleine forêt vierge et le faible nombre de touristes nous permettent d’entendre de nombreux oiseaux et même d’effrayer quelques mammifères perchés dans les arbres .Avec un dernier afflux d’énergie je vais jeter un œil au pont de l’inca avant de rejoindre nico au café. Les 350 derniers mètres d’altitude de descente pour rentrer à Aguas Calientes nous achèvent. Il est 16H, ça fait 12H que l’on n’arrête pas de trotter.

Au matin c’est dans le train que nos sens peu à peu s’éveillent. Cette vallée encaissée préserve le site de toute fréquentation encore plus massive.Le soleil fini de nous faire émerger et nous insuffle l’énergie nécessaire pour visiter cette forteresse, rare lieu de victoire Inca sur les espagnols ( appuyés par des mercenaires indiens !!) .Une fois de retour à Cuzco nous fêtons le départ de Anouck et Olivia dans la dernière Picanteria du quartier non encore testée .Un verre de Chicha bien local scelle notre séparation après cette semaine emplie de joie, de rire et de découverte.

16 septembre 2006

La région de Cuzco

Sur le trajet les 7 H de trajet entre Puno et Cuzco (au lieu de 5 pour que le chauffeur puisse arrondir ses fins de mois…) je rencontre deux françaises Anouck et Olivia. Après des petits déboires avec leur hôtel, nous nous retrouvons finalement par hasard devant la cathédrale au matin de mon deuxième jour à Cuzco. C’est avec elles, toutes deux originaires du coin d’Isola 2000 que je passe une bonne grosse semaine dans la zone de Cuzco. Le deuxième jour nous retrouvons Bénédicte, une connaissance universitaire des canaries de Anouck, et Nicolas son copain venant de finir ses études d’ingé à Lorient.

Le Routard me permet de dégoter une chambre d’hôte (« hospedaje ») sur les hauteurs de la ville m’offrant une super vue sur la place centrale depuis la terrasse .Ces moyens d’hébergement que je fréquente exclusivement ont un fonctionnement particulier et peu juste. Ils sont d’ailleurs à l’image des toutes les structures touristiques privées du pays. Le propriétaire des lieux n’est que rarement présent et délègue la gestion des réservations et de l’accueil de la clientèle à des jeunes de moins de 20 ans. Ceux-ci sont logés sur place dans une chambre de bonne et travaillent donc à toute heure : à 2 ou 3H du matin pour ouvrir aux couches tards et dès 6H pour nettoyer la bâtisse et gérer les chambres. Ces jeunes employés, souvent étudiants, sont littéralement exploités. William, le jeune de 20 ans de mon hospedaje San Cristobal gagne 250 soles (63 euros…) par mois pour un job à 400% et essaye de mener des études dans un institut en parallèle (le système de formation posthume au collège/lycée moins coûteux et plus accessible que les universités). Mais plus les employés sont jeunes moins ils gagnent. Le futur remplaçant de Willy, un enfant de 15 ans sera payé 100 soles (25 e). Ces abus des propriétaires sont encore plus importants dans les agences qui par exemple demandent 200 $ pour un trek de 3j que je fis seul et qui me revint à 40$. Et vous me connaissez, je n’étais pas à la diète  et n’allez pas croire qu’un guide payé 700 soles/ mois (175 e) compense la différence de prix.

La vallée de Cuzco nous accueille dans son ambiance agréable mêlant des moeurs occidentaux en son centre et une véritable activité locale dès 4 rues de la place des armes. Ahhh cette place des Armes ! Que ce soit pour les rdv (et oui on survit sans portable) ou pour les petits déjeunés sous les arcades, elle nous offre toujours le soleil et une ambiance coloniale propice à la décontraction. Ah oui, et n’oublions pas non plus le resto «  Victor Victoria », la source pour des petits déj à vous faire sortir  du lit même après des soirées arrosées aux « Café Nomade » avec notre pote le Texan ! En réalité nous nous trouvons à Cuzco surtout pour nos activités nocturnes et dès lors que nos papilles réclament leur part du voyage… Picanteria (grill popu où abas, filets, chicha et frutilla sont roi), pâtisseries ou encore  le marché central avant tout départ en campagne sont les lieux que nous fréquentons certainement plus que les musées de la ville. J’avais déjà fait le tour de quelques églises avant de rencontrer la clic, mais même de nouveau seul, les deux mois de voyage me rendent tout visite très vite indigeste. J’ai déjà l’habitude de favoriser les marchés, mais là de tels étales de fruits et de jus m’y font revenir inlassablement. J’y serais aussi bien retourné pour les viandes et poissons mais ces présentoirs à même la pierre bien trash ainsi que les odeurs me font contourner ces secteurs que je fréquente habituellement très volontiers.

Jusqu’ici je ne parle que de bouffe et de sortie mais ce n’est pas pour autant que nous n’occupons pas nos journées utilement. En une semaine pas une seule session loque, que certains en prennent de la graine…..Notre première visite est celle du site de Pisac, à 1H30 au nord de Cuzco, marché local mais surtout très touristique. Je ne craque pas à part sur les fruits et les fromages. Ananas, Chilimoya, Grenalla et autres fruits d’une rare richesse alourdissent dangereusement mon sac avant le début de la ballade .À titre indicatif le kil’s de Quinoa est à 3,5 soles….Nous nous offrons un pique nique de rêve sur les terrasses millénaires arborant les flancs escarpés de la montagne sur lesquels les ruines sont perchées. Après avoir passé quelques tours de garde avancées sur la vallée, j’ai l’impression de me retrouver devant un micro Machu Pichu .Cela doit tenir au fait que les bâtiments religieux sont hissés sur une crête encadrée de 2 pics .On peut y observer des greniers en arc de cercle dans une étendue de terrasses incurvées remarquablement parallèles. Ce positionnement rigoureux permet de former des micros climats en limitant les mouvements d’air .Ainsi on peut y cultiver des plantes de différentes origines .On y reconstitue un écosystème Quechua du type de l’Altiplano (avec Lamas, patates, quinoa etc), Yungas (Agrumes, coca pe) ou encore Selva (région tropicale).Cette petite ascension nous met en jambe pour les péripéties des jours suivants et nous permet d’avoir notre premier contact avec ces escaliers incas d’une taille tant précise.

Notre découverte archéologique suivante est celle des 4 sites surplombant Cuzco au nord .Une descente de 3H au grès des villages nous permet de visiter tout d’abords Tambomacay un site thermal protégé par la forteresse rouge (Pucapucara) à quelques centaines de mètre en contrebas .Ce « fort »  n’est en réalité qu’une succession de plateaux et de portes freinants la progression de l’ennemie. La recherche du site suivant (Kenko) nous menne par des collines dominant la vallée de Cuzco et des petits villages aux barbelés naturels de cactus .L’accueil sur le site par des poupées à taille humaine pendues à un arbre nous inspire peu la bien venue. Leur utilité reste toujours une énigme .Cette énorme pierre rongée par le temps héberge un hôtel et différents sièges en son cœur .C’est une utilisation originale de cavités naturelles à des fins religieuses. Ce temple était dédié au Puma, dieu de la guerre. On y pratiquait des sacrifices de Lama en son sommet où on y faisait couler le sang de l’animal dans un canal en zig zag .Une assemblée de 19 sièges borde le temple. Ils accueillaient les « seigneurs de guerre » en attendant les visions de l’oracle annonciatrices ou non d’une nouvelle campagne.

C’est certainement le dernier site de Sacsayhuman aux portes de la ville de Cuzco, à 5 min à pied sur la colline N E , qui nous marqua le plus par son gigantisme. Nous avons la chance de découvrir ces ruines en compagnie d’une guide d’une passion très communicative.  Méthodes de construction et utilité de chaque secteur n’eurent à l’époque plus aucun secret pour nous. Ce site constitué des pierres les plus importantes qu’il soit accueillait temples, greniers et château d’eau. Les 20% des éléments restant étaient auparavant recouvert de pierres de plus petites taille jetées anarchiquement en contrebas ou utilisées pour des édifices religieux par les conquistadors. Ne passons pas sous silence et considérons les erreurs de l’histoire…….

Ma visite du site de Tipon en compagnie de Nicolas est une autre occasion de se dégourdir les jambes et de s’écarquiller les yeux. Nous observons des terrasses pour la culture de plantes médicinales en ce lieu religieux où une source jahit de la montagne pour baigner les nobles et irriguer les cultures. Des bains y sont confectionnés. Ils étaient le lieu des discussions préliminaires à un mariage, un peu comme boire le thé chez la belle famille pour les arabes. Le clou de la soirée est le petit resto dans la vallée où nous rejoignons les filles. Au menu la spécialité de la région : Cuy al horno cad cochon d’inde au four. Sehr fein à part que le notre n’était plus depuis 2j, que la peau n’avait plus de son croustillant légendaire et que son goût de fruit de mer interrompit mon engouement .Mais bon les locaux en raffolent…..

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maelytoto
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