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maelytoto
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20 octobre 2006

Ma tache

À mon arrivé à Cotahuasi, la capitale de la province de la Union, une réunion avec les membres d'ASOTURS (l'association paysanne pour le développement d'un tourisme durable) a permis de fixer plus ou moins précisément mes taches. Je travail au sein de cette récente association regroupant différents comités issus des districts de la province. Ces comités rassemblent des personnes investies dans le développement de leur région par un tourisme durable .Pratiquement ils organisent et construisent des structures d'accueils pour futurs touristes. De façon générale ils ont construit des abris, des points de vue, des poubelles et sécurisé des chemins très fréquentés. Il faut savoir que leurs activités dans les champs ne leur laissent que très peu de temps à consacrer pour ce pari sur l'avenir.
Vous allez me dire, mais pourquoi ne sous-traitez vous pas les travaux à des professionnels¿Tout le travail avec les comités est chapoté par Marcela une membre de l'ONG AEDES. Ainsi cette association s'inscrit dans le développement durable de la région. Pour cela le tourisme que l'on essaye de développer s'apparente à de l'eco-tourisme, créateur de revenus d'appoint pour ces paysans. En soi cela n'a rien de compliqué. Un définition simple serait un tourisme proche de l´habitant n'altérant pas leur culture traditionnelle. Donc on oublie le car bourré de gringos, les hôtels aux exigences occidentales et les guides issus de l'université de Lima. En revanche on favorise les logements chez l'habitant, l'utilisation des bus collectifs reliant les différents districts et les guides locaux ayant quittés leurs champs pour suivre quelques séminaires à Cotahuasi auprès de biologistes et de spécialistes d'AEDES.

Mes taches comportent trois aspects : L'enseignement auprès des locaux, un travail de terrain sur les structures touristiques et enfin un travail de communication pour que ces hypothétiques touristes arrivent enfin et exploitent les structures d'accueils. Comme ça cela sonne bien mais la fixation de ces axes à demandé beaucoup d'initiative de ma part. Il faut rappeler que ces membres ne sont pas spécialement habitués à cette projection dans un univers touristique qui reste pour eux encore très théorique. Ainsi tout au long de mon séjour les reines étaient plus que lâches. Mes activités dépendaient énormément de mes initiatives et de ma capacité à susciter l'aide des membres du comité avec qui j'étais . D'après l'expérience d'autres volontaires j'ai cru comprendre que les 20 jours prévus normalement sont plutôt un camp de vacance. Mais les membres du comité avaient d'autre chose à faire que de s'occuper d'une seule personne en cette période de semence avant l'arrivé de la saison des pluies.

Ainsi dès mon premier jour à Cahuana , le premier village où j'ai résidé durant 1 mois, situé à 1H45 de bus et 45min de marche de Cotahuasi, j'ai proposé mon aide aux deux collèges du coin, celui de mon village et celui de la vallée. J'ai donc appuyé les professeurs de Mathématique et d'anglais, lors de leurs Travaux Dirigés pour les uns et pour des travaux de lecture, de prononciation et de vocabulaire pour les autres. Je me suis aussi retrouvé à devoir m'improviser professeur quand les originaux étaient absents où pour les petites classes dans lesquelles je faisais des sensibilisations à l'anglais ou au français. Les écoliers en raffolent. Entre l'aide fournie à Cahuana et à Alca 200m d'altitude plus bas je me retrouvais avec plus d'heures de cours que j'ai peu en avoir à l'université en Allemagne !Toutes mes soirées n'étaient pas non plus libres. Je donnais quelques cours de langues aux membres du comité, mais c'est certainement les jeunes filles du village sollicitant mon aide pour des exercices de mathématique ou d'anglais qui ont le plus fait appel à ma patience pour ces cours particuliers improvisés.

Le second aspect de ma tache est le développement des structures touristiques du lieu.
Ainsi dans l'optique d'offrir de la meilleur façon qu'il soit ce bijou de la nature à des gens qui se donnent la peine de l'apprécier en y consacrant le temps nécessaire, j'ai cru bon développer le réseau de chemins pédestres de mon district. Ceci sera un aspect qui nous différenciera des autres canyons. En plus c'est en accord avec un tourisme de petite échelle respectueux des lieux. Concrètement cela passe par le marquage des chemins menant aux lieux touristiques, par l'estimation des temps et de la difficulté de parcours ainsi que par la cartographie de ces chemins sur le peu de support géographique que l'on peu trouver .Je me suis donc retrouvé à partir pour des randonnées de 8 à 11H à l'assaut de lagunes, de bains thermaux et de ruines situées entre 3000 et 5000m d'altitude armé de ma carte, mon stylo, mon pinceau, mes jumelles et de mon GPS. L'objectif final est d'offrir une carte diversifiée convenant au plus grand nombre de marcheurs. Cette tache nature avait un grand aspect ludique. Je me suis retrouvé dans les pâturages des lamas sur les plateaux d'altitudes accompagné d'une charmante guide et d'un âne, campant dans des maisons de pierres en toit de chaume. La recherche de nouvelles voies et la rédaction de textes descriptifs des balades me procurèrent aussi une grande satisfaction.

Depuis le début je vous parle de tourisme par les infrastructures, les lieux mais je n'ai pas pu dire un mot sur les touristes simplement parce qu'il n'y en a pas ! La raison est simple, il y a actuellement un manque important de communication touristique .Ceci est en parti voulu par l'organisation AEDES car elle préfère que les comités se mettent en place, développent et homogénéisent leurs structures dans une ambiance sereine. Mais enfin bon ce n'est pas avec des hypothétiques touristes que l'on apporte les financements nécessaires au développement des structures et la quantité des volontaires finançant exclusivement les comités n'est pas non plus importante et encore moins régulière.
Ainsi je me suis lancé dans des taches de communications sur deux fronts. Le premier est la création d'un " menus " touristique sur le site Internet de ASOTURS (l'association des comités). Alain, un employé de AEDES, est chargé de sa confection et il le fait très bien. Mais ce n'est pas les informations sur l'organisation et le fonctionnement de l'association qui feront venir les touristes. Je m'attèle donc à rédiger des textes touristiques et d'informations pratiques en espagnole, français et anglais afin que nos futurs visiteurs puissent organiser leur voyage depuis leur confortable siège en occident. Pratiquement j'ai pris l'exemple du Routard pour constituer des articles articulés de la même manière : Infos touristiques, infos pratiques, où manger, où dormir, comment s'y rendre, festivités le tout  agrémenté de photos perso. Je me suis aussi chargé de la traduction en anglais de certaines pages du sites, merci Babelfish !Mon travail de référenciation et de description des randonnés de chaque district (j'ai séjourné dans deux différents, Alca et Toro) sera lui présenté à part dans un menu spécialisé.
Le deuxième front sur lequel j'ai travaillé est d'envoyer des informations aux supports papiers que les touristes utilisent pour organiser leurs voyages. Je suis donc rentré en contact avec le Rourard et le Lonely Planet pour me faire gentiment remercier par une réponse automatique : bien évidement nous prendrons vos remarques en considération lors de la prochaine rédaction…..Etant donné l'état des choses je croise les doigts et ai confectionné pour les deux guides un document dont la structure est la plus proche possible de la leur. J'espère qu'ainsi, voyant que je leur ai mâché le travail , ils intégreront un article sur le canyon du Cotahuasi tout comme il en existe déjà un sur le canyon de Colca.

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Commentaires
D
Mais Maël toi qui a toujours voulu prendre des initiatives! Heureux????
A
Mon pote,<br /> <br /> C'est vraiment impressionnant. La montagne, la rando et la gastronomie, tu ne pouvais demander plus.<br /> À suivre quant aux retombées de ton travail, mais tu sembles vraiment bien t'y prendre. Mon tempérament m'amène à penser que c'est la dimension spirituelle qui compte et qui reste, alors il en restera beaucoup.<br /> J'aurais peur de me sentir un peu seul à ta place.<br /> Halt die Ohren steif, et sache qu'on t'attend ici si tu reviens.<br /> <br /> Hier, quelques péruviennes connues en Allemagne, ainsi que Gonzalo sont venus manger chez moi du poisson à la crème. Ils ont dit que les patates étaient bonnes.<br /> <br /> Embrasse pour moi le paysage, et respire aussi l'altitude,<br /> <br /> Antoine
maelytoto
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