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maelytoto
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11 août 2006

Á la découverte des étendues désertiques (derniere semaine de juillet)

Le hasard (?) nous fait rencontrer la veille au soir trois brésiliens ayant séjournés dans le même hôtel que nous à Potosi et ayant subis la même galère dans le bus de Potosi à Uyuni (8H au lieu de 5-6). Nous réservons donc avec Philipp, José et Moser un tour de 3j dans le Salar & Sud Lipez. Avant d’aborder l’immense étendue du Salar dans laquelle nos yeux se perdront nous allons visiter le cimetière de train d’Huyuni. Fredy notre guide nous explique que ces machines anglaises étaient utilisées pour transporter l’argent des mines de la région. Elles furent remplacées au milieu du siècle par des locomotives diesel plus économiques et utilisées encore actuellement exclusivement pour le transport de passagers. Les pièces de fonderies et les épaisseurs de tôle nous imposent le respect, l’image de nos petits châteaux de sable de Metz au coin de la tête. La traversée du Salar jusqu’à son centre se fait en véritable horde de touristes. Une quinzaine de 4*4 Toyota Land Cruser se suivent, marquant des haltes aux zones de ramassage de sel (à la pioche), au village «  para sacar fotos y comprar algunas cosas » ou encore à l’hôtel de sel.  Les étendues nous font inlassablement penser à l’horizon de la haute mer. Cette partie du voyage est marquée par une exploitation poussée de la présence touristique dans cette zone où la seule activité ne peut rapporter que 8 Bs (0.8 e) les 50 Kg de sel.
L’île du Poison (Isla del Pescado) nous accueille pour un déjeuné entre perdition sur cette immensité de sel et salut offert par cette sortie de terre habitée par les Cactus, millénaires pour certains. Cette île nous offre  un véritable pied à terre dans cet univers d’oubli. Une vue imprenable mêle des ambiances rose de Gray, gris du corail millénaire et blanc de cet horizon hostile entouré des cimes des volcans et des monts délimitant le Salar. L’origine du Salar remonte à des millions d’années. Sa surface à l’époque était en dessous du niveau de l’océan. La création de la chaîne andine fit s’élever cette partie des fonds marins et la transforma en un plateau entouré de monts volcaniques. Au cours des millénaires cette mer intérieure s’emplit et s’assécha au grés d’aires plus au moins humides. Cela explique l’alternance entre sédiments et sel lorsque l’on réalise une carotte ou simplement un moellon de sel. Le retour des eaux douces issues des pluies dissout les couches inférieures de sel .Cette eau salée formera les nouvelles strates blanches lorsque la mer se retirera de nouveau. Ce phénomène se produit aussi pendant notre

ere « seiche ». L’eau de pluie ruisselle jusqu’aux lagunes et atteint aussi le lac souterrain du Salar. Elle y réagit avec le sel créant les « yeux » en plein milieu du désert, ces petits geysers d’eau froide salée. Ainsi sous cet horizon plat se cumulent de 30cm à 2m de sel et de sédiments posés sur un relief accidenté de terre et de lac souterrain. Notre arrivée en fin d’après midi sur les rives de cette mer de sel nous permet de crapahuter sur les versants montagneux la bordant. Leurs habitants, cactus et lapins nous tiennent compagnie lorsque nous observons le retour du soleil dans sa tanière. La contemplation des couleurs du couchant mêlées au bleu pur du ciel et au blanc de l’horizon de sel marque la fin de cette première journée.
Un réveil aux aurores inaugure notre départ de la saline pour découvrir l’univers tout aussi hostile du désert de Siloli .Sur cette route très agitée vers le Chili, pierres rongées par le vent et volcans comme celui de Ollaguä marquant la frontière avec le chili sont l’occasion de marquer un halte et de contempler cet univers foulé uniquement par les pieds de curieux. La présence d’eau dans cette région désertique est l’un des principaux motifs de notre admiration. Les lagunes d’eau de pluie se succèdent. La Laguna Cuñapa, entourée par la chaîne de montagne du même nom nous offre notre premier contact avec cet élément rare accueillant des oiseaux migrateurs tels que des flamants roses, des oies, des canards ou encore des goélands et autres mouettes !! La couleur blanche de ces lacs provient des réserves de Borax qui s’y trouve. Ce minéral à base de bor sert à la confection de céramiques sanitaires principalement. La Laguna Hedonia accueille des colonies beaucoup plus nombreuses de flamants et nous permet de les observer de plus prés sous des paysages de cimes enneigées. Champs de pierres volcaniques perdues en plein désert, cimes montagneuses multicolores, vigognes ou encore crevaison animent nos pensés. C’est au tour des rives de la Laguna Colorada de nous accueillir pour la nuit. La couleur rouge de son eau est due à la présence d’algues. Cela nous donne un avant goût du soleil au couchant. Dîné, jeux et discussions dans des langues autres que celle de Molière rendent ce voyage différent et convivial. Une ballade au claire des étoiles en compagnie d’une voie lactée tranchant tout le ciel introduit une nuit qui eut pu être plus froide….
Notre départ du lendemain avant même d’avoir pu ouvrir les yeux nous permet d’apprécier cette étendue désertique fouettée par les vents. Le désert de Dali nous ouvre ensuite les portes de la Lagna Verde et de la Laguna Banca. En ces lieux nous faisons nos adieux à tous nos compagnons de découverte partant pour d’autres horizons .Nous voila élancés dans une traversée d’étendues de Borax et de plateaux agricoles ou miniers comme la région de San Cristobal.

Après avoir fréquenté dans la première partie de notre voyage que des gens du cru, ces trois jours nous ont rappelé notre vieille Europe. Je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée pour Jo, Rémi, Jeni et la team 4 : Pascal, le couple d’hollandais, Fabrice, Claire et Anna avec qui je pue m’amuser ou passer des instants volés à notre belle planète bleue.

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Commentaires
V
C'est clair, la poésie c'est votre dada comme dirait Omar Sharif!
J
en fait vous etes des poetes....
maelytoto
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