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maelytoto
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31 août 2006

Îles flottantes et Île Taquile

Départ à 7H du mat pour une visite guidée des îles flottantes (ou Îles Uros) et de l’Île Taquile ma destination finale .La partie Ouest du lac Titicaca est une étendue où les roseaux se succèdent à perte de vue .Après un trajet imposé par un étroit passage dans les champs de roseaux nous arrivons sur une zone où la circulation se fait librement .Nous quittons donc notre bateau pour mettre pied à herbe dans cet univers où oiseaux d’eau et poissons sont roi .Ces îles sont constituées par une unique souche de terre maintenue par les racines des roseaux .Ces surfaces flottantes fixées par des cordes de roseau ou des potos d’eucalyptus furent habitées par les Uros depuis des époques pré inca et jusqu’en 1959, date à laquelle la dernière « Mamita » s’éteignit .On compte actuellement une quarantaine d’îles, habitées par une population aymara ayant quitter les terres plus ou moins récemment pour gagner ces lieux de pêche et surtout de tourisme. On trouve actuellement dans les 4 seul îles se visitant, un centre hospitalier, des bâtiments municipaux et une école où les enfants se rendent en barque de roseau .Le filon touristique y est super exploité : hôtel dans des huttes traditionnelles ou transfert entre île sur les barques de roseau pour 5 soles font parti du quotidien de ces familles résidentes .Des petits panneaux solaires accrochés à certaines huttes reflètent cette occupation permanente par ces familles organisées en communauté .Tout le chiffre d’affaire est redistribué par le chef .Nous avons eu droit à une présentation complète avec dégustation de la partie comestible des roseaux en prime avant de se diriger vers l’Île Taquile.
Après galère de moteur et changement de bateau nous arrivons à destination .Cette île couverte d’arches de pierre et de terrasses pré inca toujours utilisées offre un véritable paradis sur terre, empli de simplicité et de sérénité dès15H et jusqu’à 9H (devinez pourquoi…) .Le fonctionnement communautaire de l’île permet une répartition équitable de la manne touristique  .Les touristes sont comptés à leur arrivée au port et chaque groupe est redirigé vers des restos distincts à prix identiques .Les productions manuelles de l’île (vêtements tradi, tissus, sac, bonnets….) sont vendus part les 3 magasins de la coopérative tenus chaque semaine par 5 familles différentes .Le reste du temps celles-ci vaquent à leurs activités d’agriculture ou à leur petit magasin durant la saison basse des cultures et haute de tourisme .Chacune de ces familles originaires de l’île depuis des générations cultivent et confectionnent de l’artisanat ,les hommes au tricot et les femmes au métier à tisser .Mon hôte Julian Cruz Hutta avait vraiment du mal à lâcher ses aiguilles!!! La nuit passée sur place chez l’habitant est vraiment une chose à faire .Le repas sur fond de DVD de la fête de l’île du 25 juillet fut l’occasion de rencontrer toute la famille .Entouré de ces murs d’adobe formant l’unique salle de vie de cette maison de 6 pièces je pus discuter des coutumes du lieu .Cette pièce accueille le lit commun, la salle à manger et le salon de cette famille « aisée »ayant 3 chambres d’hôtes .C’est auprès de ces gens simples que je pus déguster soupe grasse aux patates, tortillas et pan cake! Mais pas seulement……

J’eu la chance d’arriver jour de mariage non pas d’un couple mais de deux !Avant le repas je me rendis à celui de la sœur de David, un Taquilien rencontré sur le bateau qui m’invita à me joindre à la fête .Seul « peau blanche » de la compagnie j’observait tout d’abord d’un coin du patio les particularités vestimentaires de chacun et chacune, révisant le cours du déjeuné .Les femmes aux 15 jupons (le supérieur noir cachant les intérieurs aux couleurs flashy) coiffées d’un voile noir nous font tourner un peu plus la tête .Les pompons accrochés à leur voile et à leur Manta indiquent leur situation civile, gros multicolore :gentleman tous à vos marques !Pour les hommes le jeu est aussi découvert .Bonnet long au fond entièrement rouge avec pompon multicolore (Chullo de casado) rabattu en arrière : mes dames s’il vous plait mon cœur n’est plus à prendre .Une position latérale du Chullo reflète une condition de célibataire. C’est d’ailleurs ainsi que se porte le Chullo de Soltero à la moitié supérieure blanche .Ainsi sont coiffés les hommes dès leur plus jeune âge .Il n’est donc pas rare de croiser de charmant petits pierrot sur le chemin de l’école .Les autorités municipales et judiciaires se distinguent aussi très facilement .Les premiers sont coiffés d’un bonnet court couvrant les oreilles aux couleurs tapantes quand les autres portent un chapeau noir à la Al capon ainsi qu’un petit Manta noir orné de pompons .Julian m’affirmait qu’il n’y a pas de contentieux sur l’île ou que tout du moins ces quelques personnes aux simples particularités vestimentaires permettent de les régler .Ces membres d’autorité sont élus à mains levé par les habitants de l’île .
Après avoir parlé de coiffe n’oublions pas le reste .Un ensemble de pantalon noir, chemise blanche bouffante aux bras et court gilet noir et blanc en laine de mouton leur donnent des allures de nobles de la cour espagnole .Peut être parce que les lieux furent la propriété d’un ce ceux ci après les massacres des conquistadores…..Le gilet est prolongé par une ceinture raillée noir et blanche large de 20 cm .Celle ci sera recouverte après le mariage par un tissu beaucoup plus fin rouge confectionné en deux mois de travail par la tendre épouse.
Les mariages avaient commencé dès le matin .À notre arrivée nous avons croisé des mariés dans un champs, face l’un à l’autre, d’une grande placidité .Le marié est entouré par les autorités et les pères tandis que la mariée couverte d’un Manta rouge aux dessins très fins est encadrée par les femmes des deux familles coiffées de chapeaux plats .Toute cette belle compagnie mange dans le tas de patate blanche et noire (dé hydratées pouvant se conserver plus de 20 ans) encore fumantes posé au milieu de ces deux tiers de cercle .Lors des festivités nocturnes cette séparation des sexes et la placidité des mariés est toujours de mise .Le marié est abrité par un toit de roseau décoré de fleurs trompette rouge et la mariée par un rideau d’étoiles .Pendant que tous les invités dansent et chantent ensemble, les mariés ont le regard dans le vide, des billets épinglés sur chacunes de leurs épaules .
C’est de façon spontanée que l’on m’aborda, le sourire aux oreilles pour me proposer à boire ou de danser .Mais mon premier mariage fut écourté par le repas. Je décide donc d’accompagner Julian et Ana, sa femme, au second .Passage obligé au magasin où ils se changèrent et firent leurs provisions de feuilles de coca et d’alcool de canne à 96% .Autant dire qu’il ne suffisait pas d’avoir envie de boire, fallait il encore pouvoir le faire car c’est pur et au bouchon !En quelques secondes le magasin s’ait remplit et la pré soirée commença .Chacun fit ses réserves et quelques bouteilles tournèrent pour satisfaire la Pacha Mama (dieu de la terre) et les gosiers .Une fois au mariage je me fit très vite entraîner dans la farandole ou tirer sur le coté pour des discussions sympathiques mais malheureusement peu intelligibles .Et oui , plus l’eau coule sous les ponts plus l’alcool le fait dans les gosiers et là il se faisait tard .C’est avec Ernesto, pêcheur me proposant avec insistance une danse avec sa femme ou encore Gabriel, jeune homme important pour l’île ayant représenté sa communauté au Danemark  que je me permit quelques pauses entre les nombreuses danses .C’était très sympa, chacun d’eux essayaient de discuter en anglais et se disaient mémoire vivante de l’île soit par transmission avec un grand père de 92 ans soit par intérêt .Je m’en retournait donc les jambes lourdes, le cœur empli de joie et la micro bouteille encore à moitié pleine, laissant derrière moi les mariés pour qui la nuit ne faisait que commencer .De toute façon les trois jours suivant qu’ils passeront cloîtrés leur offriront le plus plaisant des repos.

C’est au matin que je fis mes adieux à Julian, Ana et Felix (le père d’Ana) .Je laissais derrière moi cette île peuplée de gens simples et très accueillants, occupés par les cerfs volants pour les plus jeunes et la laine pour ceux ayant vue plus de printemps .Montons, poules (tout autre animal n’étant pas indispensable), eucalyptus et pierres chargées d’histoire occupèrent eux aussi mon esprit lorsque la silhouette de l’île s’oublait dans le sillage de notre bateau.   

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Commentaires
L
Je viens de voir les photos de votre tour de l'Illampu, ca donne envie...<br /> <br /> Il en est de meme pour le sejour dans les "iles flottantes" est autres iles(avez vous bu l'eau du lac , avait t'elle le gout de creme anglaise et les roseauxcelui de la chantilly et caramel?<br /> <br /> Je ne savais pas que l'alcool de canne a sucre a 96° ca pouvait se boire (Sylvere peut remballer son Cavados...)<br /> <br /> A+ et bon sejour a Arequipa ou a Arcelor (si j'ai bien compris)
maelytoto
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