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maelytoto
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16 septembre 2006

La région de Cuzco

Sur le trajet les 7 H de trajet entre Puno et Cuzco (au lieu de 5 pour que le chauffeur puisse arrondir ses fins de mois…) je rencontre deux françaises Anouck et Olivia. Après des petits déboires avec leur hôtel, nous nous retrouvons finalement par hasard devant la cathédrale au matin de mon deuxième jour à Cuzco. C’est avec elles, toutes deux originaires du coin d’Isola 2000 que je passe une bonne grosse semaine dans la zone de Cuzco. Le deuxième jour nous retrouvons Bénédicte, une connaissance universitaire des canaries de Anouck, et Nicolas son copain venant de finir ses études d’ingé à Lorient.

Le Routard me permet de dégoter une chambre d’hôte (« hospedaje ») sur les hauteurs de la ville m’offrant une super vue sur la place centrale depuis la terrasse .Ces moyens d’hébergement que je fréquente exclusivement ont un fonctionnement particulier et peu juste. Ils sont d’ailleurs à l’image des toutes les structures touristiques privées du pays. Le propriétaire des lieux n’est que rarement présent et délègue la gestion des réservations et de l’accueil de la clientèle à des jeunes de moins de 20 ans. Ceux-ci sont logés sur place dans une chambre de bonne et travaillent donc à toute heure : à 2 ou 3H du matin pour ouvrir aux couches tards et dès 6H pour nettoyer la bâtisse et gérer les chambres. Ces jeunes employés, souvent étudiants, sont littéralement exploités. William, le jeune de 20 ans de mon hospedaje San Cristobal gagne 250 soles (63 euros…) par mois pour un job à 400% et essaye de mener des études dans un institut en parallèle (le système de formation posthume au collège/lycée moins coûteux et plus accessible que les universités). Mais plus les employés sont jeunes moins ils gagnent. Le futur remplaçant de Willy, un enfant de 15 ans sera payé 100 soles (25 e). Ces abus des propriétaires sont encore plus importants dans les agences qui par exemple demandent 200 $ pour un trek de 3j que je fis seul et qui me revint à 40$. Et vous me connaissez, je n’étais pas à la diète  et n’allez pas croire qu’un guide payé 700 soles/ mois (175 e) compense la différence de prix.

La vallée de Cuzco nous accueille dans son ambiance agréable mêlant des moeurs occidentaux en son centre et une véritable activité locale dès 4 rues de la place des armes. Ahhh cette place des Armes ! Que ce soit pour les rdv (et oui on survit sans portable) ou pour les petits déjeunés sous les arcades, elle nous offre toujours le soleil et une ambiance coloniale propice à la décontraction. Ah oui, et n’oublions pas non plus le resto «  Victor Victoria », la source pour des petits déj à vous faire sortir  du lit même après des soirées arrosées aux « Café Nomade » avec notre pote le Texan ! En réalité nous nous trouvons à Cuzco surtout pour nos activités nocturnes et dès lors que nos papilles réclament leur part du voyage… Picanteria (grill popu où abas, filets, chicha et frutilla sont roi), pâtisseries ou encore  le marché central avant tout départ en campagne sont les lieux que nous fréquentons certainement plus que les musées de la ville. J’avais déjà fait le tour de quelques églises avant de rencontrer la clic, mais même de nouveau seul, les deux mois de voyage me rendent tout visite très vite indigeste. J’ai déjà l’habitude de favoriser les marchés, mais là de tels étales de fruits et de jus m’y font revenir inlassablement. J’y serais aussi bien retourné pour les viandes et poissons mais ces présentoirs à même la pierre bien trash ainsi que les odeurs me font contourner ces secteurs que je fréquente habituellement très volontiers.

Jusqu’ici je ne parle que de bouffe et de sortie mais ce n’est pas pour autant que nous n’occupons pas nos journées utilement. En une semaine pas une seule session loque, que certains en prennent de la graine…..Notre première visite est celle du site de Pisac, à 1H30 au nord de Cuzco, marché local mais surtout très touristique. Je ne craque pas à part sur les fruits et les fromages. Ananas, Chilimoya, Grenalla et autres fruits d’une rare richesse alourdissent dangereusement mon sac avant le début de la ballade .À titre indicatif le kil’s de Quinoa est à 3,5 soles….Nous nous offrons un pique nique de rêve sur les terrasses millénaires arborant les flancs escarpés de la montagne sur lesquels les ruines sont perchées. Après avoir passé quelques tours de garde avancées sur la vallée, j’ai l’impression de me retrouver devant un micro Machu Pichu .Cela doit tenir au fait que les bâtiments religieux sont hissés sur une crête encadrée de 2 pics .On peut y observer des greniers en arc de cercle dans une étendue de terrasses incurvées remarquablement parallèles. Ce positionnement rigoureux permet de former des micros climats en limitant les mouvements d’air .Ainsi on peut y cultiver des plantes de différentes origines .On y reconstitue un écosystème Quechua du type de l’Altiplano (avec Lamas, patates, quinoa etc), Yungas (Agrumes, coca pe) ou encore Selva (région tropicale).Cette petite ascension nous met en jambe pour les péripéties des jours suivants et nous permet d’avoir notre premier contact avec ces escaliers incas d’une taille tant précise.

Notre découverte archéologique suivante est celle des 4 sites surplombant Cuzco au nord .Une descente de 3H au grès des villages nous permet de visiter tout d’abords Tambomacay un site thermal protégé par la forteresse rouge (Pucapucara) à quelques centaines de mètre en contrebas .Ce « fort »  n’est en réalité qu’une succession de plateaux et de portes freinants la progression de l’ennemie. La recherche du site suivant (Kenko) nous menne par des collines dominant la vallée de Cuzco et des petits villages aux barbelés naturels de cactus .L’accueil sur le site par des poupées à taille humaine pendues à un arbre nous inspire peu la bien venue. Leur utilité reste toujours une énigme .Cette énorme pierre rongée par le temps héberge un hôtel et différents sièges en son cœur .C’est une utilisation originale de cavités naturelles à des fins religieuses. Ce temple était dédié au Puma, dieu de la guerre. On y pratiquait des sacrifices de Lama en son sommet où on y faisait couler le sang de l’animal dans un canal en zig zag .Une assemblée de 19 sièges borde le temple. Ils accueillaient les « seigneurs de guerre » en attendant les visions de l’oracle annonciatrices ou non d’une nouvelle campagne.

C’est certainement le dernier site de Sacsayhuman aux portes de la ville de Cuzco, à 5 min à pied sur la colline N E , qui nous marqua le plus par son gigantisme. Nous avons la chance de découvrir ces ruines en compagnie d’une guide d’une passion très communicative.  Méthodes de construction et utilité de chaque secteur n’eurent à l’époque plus aucun secret pour nous. Ce site constitué des pierres les plus importantes qu’il soit accueillait temples, greniers et château d’eau. Les 20% des éléments restant étaient auparavant recouvert de pierres de plus petites taille jetées anarchiquement en contrebas ou utilisées pour des édifices religieux par les conquistadors. Ne passons pas sous silence et considérons les erreurs de l’histoire…….

Ma visite du site de Tipon en compagnie de Nicolas est une autre occasion de se dégourdir les jambes et de s’écarquiller les yeux. Nous observons des terrasses pour la culture de plantes médicinales en ce lieu religieux où une source jahit de la montagne pour baigner les nobles et irriguer les cultures. Des bains y sont confectionnés. Ils étaient le lieu des discussions préliminaires à un mariage, un peu comme boire le thé chez la belle famille pour les arabes. Le clou de la soirée est le petit resto dans la vallée où nous rejoignons les filles. Au menu la spécialité de la région : Cuy al horno cad cochon d’inde au four. Sehr fein à part que le notre n’était plus depuis 2j, que la peau n’avait plus de son croustillant légendaire et que son goût de fruit de mer interrompit mon engouement .Mais bon les locaux en raffolent…..

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Commentaires
A
Ca me rappelle aussi un pêtage de bide relaté en allemand. La formation posthume est un concept à faire breveter. <br /> Je crois qu'en francais on dit "La place d'armes", comme à Metz, par exemple. <br /> Ce me fait plaisir de te lire. Ce sonne un peu comme sur la rubrique "grand voyage de Loisirs Nautiques". T'es devenu un vrai !<br /> <br /> Bonne route mon pote!<br /> <br /> Antoine
maelytoto
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