On a marché sur l'Altiplano

C'était lundi dernier. On avait une journée depuis La Paz avant de revenir prendre le bus de nuit vers Cochabamba. On a voulu aller à Tihuanacu.

Ce sont les ruines précolombiennes d'une civilisation très étendue, jusqu'au Chili et en Argentine, et dont le déclin  vers 1200 a donné naissance au peuple aymara vivant autour de La Paz et qui parle la langue du même nom. Ce site a été une ville de 25 000 habitants, et le centre des cérémonies religieuses. C'est très important pour nous de voir cette réalisation pour mieux comprendre le pays et les gens. On se souviendra de la croix andine, de l'étandard de carrés colorés de cette même région, et de la vision cosmique des peuples andins qui divise le monde en trois étage. Nous, on est au milieu. D'aucuns affirment que c'est la plus grande réalisation mégalithique des habitants "du continent des lacs sacrés", car le nom américain ne leur convient pas toujours. Il y a là des blocs de pierre de plus 25 tonnes, apportées par bateau sur le Titicaca qui arrivait jusque là alors.

C'est du basalte et du grès rose, comme la cathédrale de Strasbourg. On pense souvent à Paul, Loick, et à tout les alsaciens dans ce pays qui compte plus de 300 sortes de patates, et où on cultive cultivé la "papa" jusqu'à des altitudes qui font mal à la tête.

À l'aller, le chauffeur nous oublie un peu et nous indique un chemin de quelques kilomètres pour rejoindre le musée, Tous les voyageurs nous disent: "Que los vaya bien". On est à 3700 m, dans une vallée très large bordée de petites montagnes. Il y a du soleil et il fait froid. De petites maisons en terre peuplent la plaine, et il y a toujours des vaches normandes, en un peu plus maigres. Le lac est 40 km dans le nord. On repassera sur cette route en quittant la Bolivie pour le Pérou.

Au retour, la lumière est magnifique et le ciel clair comme à son habitude. On voit toute la cordillère royale avec ses glaciers. Un accident nous contraint à une déviation par une route en terre. Tout le monde doit descendre pour passer un gué tandis que le bus passe le ruisseau en trombe. Les baraques d'El Alto couvrent peu à peu l'Altiplano et on arrive à La Paz.